Sarah Mostrel : la poésie sublime la réalité et incarne la liberté

Écrivaine, poète, musicienne et artiste peintre, Sarah Mostrel revient dans cette interview pour nous parler de sa poésie et de sa participation à la troisième édition du festival de poésie «La Tour Poétique».

Bonjour Madame Sarah Mostrel, nous sommes ravis de vous interviewer sur Kabyle.com ! Comment êtes-vous arrivée à la poésie ?

Sarah Mostrel : Elle m’est tombée dessus dans les années 2000. Les poèmes ont afflué dans ma tête, et j’en ai écrit plus de 500 en un an. J’écrivais partout, chez moi, à l’extérieur, dans les cafés, les discothèques, les soirées auxquelles j’étais conviée. Je me promenais partout avec un petit calepin que je remplissais activement. Je rêvais parfois la nuit de poèmes entiers que je retranscrivais quand je m’en souvenais au petit matin. Depuis, je n’ai plus arrêté. La poésie sublime la réalité. Elle incarne pour moi la liberté. Liberté d’associer images et mots, d’exprimer intensément ses ressentis. La poésie parle au cœur, touche l’âme,
permet les excès. Par ses mélodies, ses différentes notes et rythmes, elle nous berce, nous emporte dans un imaginaire infini comme dans un concert. C’est une symphonie humaniste, qui tend vers la beauté. Grâce aux rimes, aux vers qui décrivent une situation, un sentiment, une émotion, un paysage, une personne, elle transcrit notre état d’être, notre état d’âme.

Elle peut aussi être militante et transmettre des coups de gueule, elle n’est en tout cas jamais anodine. La poésie illustre la vie et ses moments précieux.

Quels thèmes importants sont abordés dans votre poésie ?

Je parle beaucoup d’amour, de beauté, d’entrain, d’émerveillement, de célébration, de bonheur. Je dénonce aussi des injustices, j’évoque les espoirs, les désillusions, les difficultés de la vie. Y sont présents l’amitié, la mort, l’enfance, la vieillesse, le temps qui passe; la solitude, la peine, le spleen. J’invoque la nature, les saisons, les fondamentaux. Parmi la dizaine de recueils de poésie que j’ai publiés, se trouvent différentes thématiques, traitées en général en vers libres, en suites poétiques, avec parfois, en illustration, mes photos ou peintures. Les arts dialoguent entre eux merveilleusement bien. Jouer avec les mots, avec les
images, respirer et vibrer avec leur complainte est du domaine du sensible. Le message se veut universel, l’œuvre se veut participer au monde, c’est l’engagement de l’artiste! Prônant une certaine éthique, assortie d’une certaine esthétique, pour une meilleure harmonie dans notre société et un chemin vers la paix, je conteste le Mal, dénonce les guerres, cherche l’apaisement; j’appelle à la révolte, au Bien, au Beau, à la paix. Je décris la ville, tente de
réveiller les Hommes. Non sans humour parfois, avec des jeux de mots… et de maux. Mon dernier recueil Marchons doucement sur nos rêves paru aux éditions Unicité est une anthologie (une sorte de best of) de mes poèmes écrits depuis mes débuts. Il va dans le sens de cette rêverie, qui amène à la réflexion. C’est un état d’être, d’un être en chemin. L’approche se veut lucide, positive et bienveillante.

Quels sont les poètes qui influencent votre écriture ?

Le poète portugais Fernando Pessoa, auteur du Livre de l’Intranquillité m’a beaucoup marquée. «Je ne suis rien. Jamais je ne serai rien. Je ne puis vouloir être rien. Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde», écrivait il. Ou encore: «La solitude me désespère ; la compagnie des autres me pèse.» «Je suis une incompétence de la vie» montrait combien l’écrivain avait du mal à vivre, quel que soit le regard adopté, celui du poète, celui du stoïcien, celui de l’épicurien. «Et derrière tout cela, il y a mon ciel, où je me constelle en cachette et où je possède mon infini…» Autre poète qui m’accompagne: Guillaume Apollinaire. Ses Poèmes à Lou m’émeuvent profondément. «Je t’embrasse partout, Lou, sur tes mains, sur ta bouche, sur tes pieds, sur l’enflure exquise que tu transportes et qui te fait
te balancer comme un beau navire…» Ou encore: «Je donne à mon espoir tout l’avenir qui tremble comme une petite lueur au loin dans la forêt…» Il y a tant d’autrespoètes qui m’inspirent: Edmond Jabès, l’auteur du Livre des questions, pond dans Je bâtis ma demeure: «Il faut apprendre à écrire avec des mots gorgés de silence…» Et dans Le seuil, «Lа solitude est un jardin…Ta solitude est un visage d’enfant à tous les volets de l’échelle». Ces vers sont poignants. Je pourrais aussi citer Baudelaire, Aragon, Prévert, Desnos…

Vous allez participer en juin à la troisième édition du festival de poésie « La Tour Poétique » organisé par l’association Apulivre. Que pensez-vous de ce festival et de cette association ?

Je suis très enthousiaste d’être invitée cette fois encore. J’ai découvert ce festival par le biais d’une amie et Amar Benhamouche m’a accueillie très chaleureusement. J’ai eu l’occasion d’y déclamer des poèmes, de faire une conférence sur les Femmes inspirantes, mon dernier essai paru aux éditions Non Nobis. Cette année, j’aurai la chance de lire quelques extraits de mes livres parus aux éditions L’Echappée belle, partenaire de l’événement, et d’y présenter
quelques tableaux. Peut-être même de chanter quelques-unes de mes chansons. Les organisateurs sont très ouverts, prennent beaucoup d’initiatives et aiment vraiment la poésie!

Un dernier mot pour conclure cet entretien ?

Merci pour cette interview. Et merci de mettre en avant l’art et en particulier la poésie.

Transmettre la culture sauvera le monde!

Entretien réalisé par Amar BENHAMOUCHE.

Stéphane Mérabet Arrami
Stéphane Mérabet Arrami
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